Journée d’équipe à Morat – Un souffle d’histoire, une astuce géniale au barbecue et la complexité d’une laitue
- Christoph Heidler

- 11 août
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 août
Un coup d’œil à l’application météo (que nous allions consulter encore plusieurs fois dans la journée) ne donnait pas de réponse claire. Mais la vue depuis la fenêtre du train était bien plus prometteuse : la couverture nuageuse grise laissait peu à peu place à des éclats de bleu – un bon début.
À notre arrivée à Morat, il était évident que nous étions en Suisse romande. À seulement quelques minutes de Berne, tout semblait légèrement différent : les ruelles, les couleurs, l’atmosphère. Une petite sensation de vacances flottait dans l’air. Le programme de notre réunion d’équipe, organisée de manière assez spontanée, s’annonçait d’ailleurs plus « savoir-vivre » que « corporate » : visite guidée de la vieille ville, déjeuner autour d’un barbecue, et visite d’une exploitation agricole.

1ᵉʳ arrêt : découverte de la vieille ville et leçon d’histoire
Evelyn et notre co-CEO Daniel nous ont accueillis – Claudia, Ines, Christoph, Gianmario, Alexandre, Walter et Johannes – à la gare. Daniel a pris en main le premier point du programme et nous a guidés à travers la vieille ville historique. Depuis les remparts, avec vue sur les toits et le lac de Morat, il nous a plongés dans un chapitre marquant de l’histoire suisse : l’attaque des Bourguignons en 1476.
À l’époque, Morat était un site stratégique et allié de la Vieille Confédération. Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, voulut s’emparer de la ville pour étendre son pouvoir et commença le siège le 9 juin 1476. Les habitants résistèrent courageusement, en attendant des renforts. Le 22 juin, les troupes confédérées arrivèrent par surprise et prirent les Bourguignons de court, infligeant une défaite écrasante à Charles le Téméraire.
De retour au présent, nous avons flâné dans les ruelles pittoresques. Nous avons découvert pourquoi la partie basse de la Rathausgasse est appelée « rue de l’Éléphant » (une histoire impliquant un éléphant de cirque échappé en 1866… et une fin que nous préférons ne pas révéler). Daniel nous a aussi confié avoir servi près de 20 ans comme pompier volontaire dans la ville.
2ᵉ arrêt : barbecue et esprit « hands-on »
Le lieu choisi était un ancien hôtel doté d’un vaste jardin. Boissons fraîches, salades, viandes – tout était prêt. Les flammes s’élevaient déjà haut, promettant de belles braises, lorsque le ciel s’est brusquement assombri.
Quelques minutes plus tard, un coup de tonnerre retentissant a marqué le début d’une pluie battante. Notre feu semblait condamné… jusqu’à ce qu’Alexandre ait une idée : poser une grande dalle de pierre sur la grille pour protéger les braises de la pluie. Parfaitement efficace. Typique d’un manager de transition : toujours en mode « solution ». Même le ciel a semblé impressionné – l’averse a vite cessé, et nous avons pu profiter pleinement de notre repas et de l’après-midi.
3ᵉ arrêt : visite d’une exploitation agricole
Après une courte marche sur un chemin de campagne, nous avons été accueillis chaleureusement par le propriétaire, Peter Goetschi. Ici, on comprend vite pourquoi la région est surnommée le « jardin potager de la Suisse » : tout semble plus vert et fertile.
Des palettes entières de jeunes plants de salade attendaient d’être repiqués. Christoph Wyssa, directeur d’exploitation chez Wyssa-Gemüse, et Peter Goetschi nous ont expliqué les multiples paramètres qui influencent la production : météo capricieuse, risques de gel tardif, orages de grêle, sécheresses prolongées… autant de facteurs pouvant menacer les récoltes et provoquer des pertes financières considérables. À cela s’ajoutent les négociations exigeantes avec les distributeurs : prix, qualité, délais de livraison – la barre est haute.
Leur passion pour la terre et la région était palpable. Nous avons réalisé qu’un simple pied de laitue représente en réalité un savoir-faire immense et des heures de travail.
La visite s’est poursuivie par la découverte du parc de machines : semoirs de précision, moissonneuses spécialisées, et autres équipements à la pointe de la technologie, indispensables pour conjuguer efficacité, durabilité et qualité. En contraste, un vieux tracteur exposé en fin de visite rappelait une époque où tout semblait plus simple.
En fin de journée, nous sommes repartis vers Berne avec de beaux souvenirs, une cohésion renforcée et la conviction que, dans notre travail comme dans la vie, l’essentiel reste : la confiance, l’ouverture et le plaisir de partager des histoires.




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