Interview avec Martin Brügger
- Daniel Rolla
- il y a 3 heures
- 5 min de lecture
Interim Engineering Lead entre hydrogène, technologies haute pression et véhicules d’expédition
Votre parcours vers l’ingénierie : Comment avez-vous choisi l’ingénierie ?
Martin Brügger: Une partie de moi a toujours été passionnée par la technique. En parallèle de mes intérêts pour l’agriculture et les animaux, la technologie me fascine depuis l’enfance. Adolescent, j’entretenais des véhicules utilitaires sur des exploitations agricoles – j’étais constamment occupé à travailler sur des machines ou des véhicules.
Au moment de choisir une orientation professionnelle, j’hésitais entre la médecine vétérinaire/la biologie et la technique. L’ingénierie me paraissait offrir davantage de polyvalence et de perspectives professionnelles. La décision a donc été rapidement prise. J’ai étudié le génie mécanique et c’est ainsi que je suis entré dans le monde technique.

Martin Brügger, Interim Manager Swiss Interim Management
Comment s’est fait le passage vers l’interim management – puis vers Swiss Interim Management ?
Martin Brügger: Dans mes précédents postes, je travaillais rarement sur des tâches routinières. J’intervenais souvent sur des projets critiques nécessitant des solutions rapides.
Avec le temps, j’ai compris que ce type de contexte me convenait particulièrement. J’aime m’approprier rapidement de nouveaux sujets, intervenir là où il faut agir vite et coordonner des équipes interdisciplinaires.
Après plusieurs missions temporaires dans ce type de rôles spécialisés, le passage à l’interim management s’est imposé comme une évidence. Grâce à SIM, j’ai pu mettre mon expérience au service des entreprises en tant que chef de projet externe.
Y a-t-il un projet qui vous a particulièrement marqué ?
Martin Brügger: Oui, sans aucun doute. Depuis mon arrivée chez SIM, j’ai travaillé pendant une longue période pour une entreprise qui se lançait dans la technologie de l’hydrogène. J’ai pu approfondir le sujet en détail et contribuer, avec des experts internes, à la construction d’un tout nouveau savoir-faire clé.
Pouvoir travailler, en tant qu’externe, sur un thème technologique d’avenir aussi stratégique n’est pas évident. Ce mandat a été enrichissant, à la fois professionnellement et humainement.
Qu’est-ce qui vous fascine dans des domaines techniques exigeants comme l’hydrogène et les applications haute pression ?
Martin Brügger : Ma passion pour la technique est encore plus forte lorsqu’elle est combinée à la conduite de projets et au leadership. Ce qui m’attire, c’est l’association entre une expertise technique approfondie, une forte complexité organisationnelle et la collaboration avec des personnes très différentes.
Les situations où tout ne fonctionne pas simplement de manière routinière, mais où il faut résoudre de vrais problèmes ou créer de nouvelles solutions, sont celles où je me sens à ma place.
« Les experts externes apportent souvent un regard neuf sur des structures qui se sont développées au fil des années. En tant qu’intervenants extérieurs, nous identifions fréquemment des éléments qui ne sont plus visibles en interne.
Ce changement de perspective peut être extrêmement précieux – et, selon moi, il reste encore largement sous-estimé. »
Qu’est-ce qui vous fascine dans des domaines techniques exigeants comme l’hydrogène et les applications haute pression ?
Martin Brügger : Ma passion pour la technique est encore plus forte lorsqu’elle est combinée à la conduite de projets et au leadership. Ce qui m’attire, c’est l’association entre une expertise technique approfondie, une forte complexité organisationnelle et la collaboration avec des personnes très différentes.
Les situations où tout ne fonctionne pas simplement de manière routinière, mais où il faut résoudre de vrais problèmes ou créer de nouvelles solutions, sont celles où je me sens à ma place.
Quels sont, selon vous, les défis typiques dans la construction d’installations de génie des procédés ?
Martin Brügger : Ces projets exigent une vision technique globale et interdisciplinaire.. Ils sont de grande envergure, impliquent de nombreuses disciplines et comportent de multiples interfaces – techniques comme organisationnelles.
Il est impossible de travailler dans une niche étroite sans garder une vision globale. Sans cette vue d’ensemble, des frictions apparaissent inévitablement.
Je constate souvent que cette capacité de pensée systémique n’est pas évidente pour tout le monde. C’est ce qui rend ce domaine exigeant – et c’est précisément ce qui m’attire.
Qu’est-ce qui distingue un chef de projet technique performant d’un chef de projet moins performant ?
Martin Brügger : La perfection n’est pas toujours nécessaire – le principe du 80/20 est souvent suffisant. L’essentiel est d’avancer avec dynamisme et d’atteindre les objectifs efficacement.
Cela implique aussi de savoir s’adapter à des personnes aux parcours et cultures de travail très différents, tout en les alignant vers un objectif commun. Les projets techniques ne sont presque jamais purement techniques : la communication, la dynamique d’équipe et les relations humaines jouent toujours un rôle central.
Qu’est-ce qui est le plus important pour vous lors des premiers jours d’une nouvelle mission d’interim ?
Martin Brügger : Le plus important est de passer à l’action. L’inaction freine tout projet.
Bien sûr, il ne s’agit pas de foncer sans réfléchir. Mais il vaut mieux commencer tôt, poser les premières actions et créer de la clarté que d’attendre pendant des semaines. L ’action apporte la clarté – c’est vrai pour chaque projet.
Comment percevez-vous l’acceptation des interim managers au sein des équipes ?
Martin Brügger : Très positivement. Il est déjà arrivé que des collaborateurs avec lesquels je n’avais travaillé que ponctuellement soient surpris d’apprendre par la suite que j’étais un manager de transition externe.
Lorsque l’on travaille de manière solide, que l’on communique de façon transparente et que l’on s’intéresse sincèrement à l’équipe, on est rapidement accepté comme faisant partie du collectif.
Que conseilleriez-vous aux entreprises qui envisagent de faire appel à un interim manager ?
Martin Brügger : Les entreprises doivent bien identifier la valeur ajoutée d’un interim manager. En particulier dans les domaines techniques, un regard externe apporte souvent un souffle nouveau à des structures qui se sont construites sur de nombreuses années. En tant qu’externe, on perçoit parfois des éléments que plus personne ne remarque en interne.
Ce changement de perspective peut être extrêmement précieux – et je pense qu’il est encore trop souvent sous-estimé. Beaucoup d’entreprises privilégient les recrutements permanents à long terme, alors qu’une mission d’interim ciblée pourrait souvent produire de meilleurs résultats plus rapidement.
Vous vous êtes également formé à la dynamique de groupe. Pourquoi ?
Martin Brügger : Dans de nombreux projets, je ne dispose pas d’une autorité hiérarchique formelle – ce qui est normal dans les environnements de projet et d’interim. Les équipes sont interdisciplinaires, les collaborateurs restent dans leurs structures hiérarchiques, et pourtant ils doivent atteindre ensemble des objectifs communs.
Cela nécessite d’autres outils que la hiérarchie classique. C’est pourquoi j’ai suivi un CAS en accompagnement d’équipe et en dynamique de groupe, axé sur le leadership non hiérarchique des équipes projet.
Pour moi, une bonne équipe est une équipe dans laquelle les rôles sont clairement définis et toutes les fonctions clés occupées. De telles équipes commencent presque automatiquement à performer – sans que cela signifie que tout soit toujours harmonieux. La performance naît souvent de l’interaction active entre des rôles différents.
Utilisez-vous vous-même l’IA dans votre travail ?
Martin Brügger : J’utilise l’IA de manière très ciblée – uniquement lorsque la valeur ajoutée est évidente. Le contrôle du contenu et de la qualité reste, selon moi, une responsabilité humaine.


Entre technologie et équilibre : la passion personnelle de Martin au-delà de ses projets
Pour conclure : qu’est-ce qui vous motive en dehors de vos projets ?
Martin Brügger : Je gère une petite activité en parallèle, également très orientée technique. Avec une équipe, nous construisons des vans de voyage et des véhicules d’expédition entièrement personnalisés.
Cela combine ingénierie, organisation et créativité – avec des défis très similaires à ceux de mes mandats. Les clients expriment souvent ce qu’ils refusent, mais rarement leurs besoins réels – nous les définissons ensemble. Nous le définissons ensemble.
Voyager en van est aussi pour moi un équilibre personnel. Ce n’est pas toujours reposant, mais c’est incroyablement enrichissant. Deux ou trois semaines sur la route m’apportent plus qu’un séjour classique à l’hôtel.
